Qu'est-ce que la naturopathie ? (et qu'est-ce qu'elle n'est pas)
- Sandrine COUTURIER
- 28 avr.
- 4 min de lecture

Selon l’OMS – l’Organisation Mondiale de la Santé – "la Naturopathie est un ensemble de méthodes de soins visant à renforcer les défenses de l'organisme par des moyens considérés comme naturels et biologiques''. Cette dernière la classe également parmi les médecines traditionnelles mondiales, à l’instar de la médecine chinoise et de la médecine ayurvédique.
La naturopathie est donc une approche de santé, basée sur des outils naturels, visant à ramener l’organisme à son équilibre, en homéostasie, afin que celui-ci puisse rester par lui-même en bonne santé et se défendre face aux éventuelles agressions externes comme internes.
Pour rappel, être en bonne santé ne consiste pas uniquement à ne pas être malade mais à être dans un « état complet de bien-être physique, mental et social » (toujours d’après l’OMS).
Un peu d'histoire...

Dans l’Antiquité gréco-romaine, les médecins de l’époque utilisaient déjà ce qui sera plus tard considéré comme les piliers de la naturopathie : l’équilibre nutritionnel, l’activité physique, le soin par l’eau et par les plantes etc. Le plus célèbre d’entre eux, Hippocrate (env. 460 à 370 av J-C) deviendra également le fondateur de la médecine conventionnelle. De sa pratique, nous avons hérité de 4 grands principes encore suivis aujourd’hui, près de 2500 plus tard :
Primum non nocere
D’abord ne pas nuire. Exclure tout conseil ou acte pouvant porter préjudice à la personne, que ce soit dans son intégrité physique ou psychologique.
Vis medica natura
Le pouvoir guérisseur de la nature. Un organisme doit être capable de guérir, de revenir à un état d’équilibre par lui-même.
Tolle causam
Traiter la cause. A l’inverse de la médecine conventionnelle, allopathique, la naturopathie va venir trouver et traiter la ou les causes d’un dysfonctionnement, afin de supprimer le trouble à sa source. La disparition des symptômes ne sera alors que la conséquence de la suppression du trouble en lui-même.
Docere
Enseigner. L’objectif premier de tout praticien de la santé et du bien-être est d’apporter conseils et enseignements afin que l’individu puisse se prendre en charge, être acteur de sa son état de santé.
Les principes de la naturopathie
Le vitalisme
D’après le Larousse, le vitalisme est une « doctrine philosophique qui pose l'existence d'un principe vital distinct à la fois de l'âme et de l'organisme, et qui fait dépendre de lui toutes les actions organiques. ». Autrement dit, il s’agirait d’une force, d’une énergie indépendante du corps physique et de l’esprit et qui activerait ces derniers.
Cette définition est en opposition avec l’approche cartésienne et se retrouve dans plusieurs médecines traditionnelles : le Prâna dans l’ayurvéda, le Qi dans la médecine chinoise…
Selon cette approche, c’est notamment le déséquilibre de cette énergie vitale qui entrainerait les troubles physiques et psychologiques.
L’holisme
En naturopathie, l’individu est considéré comme un tout, dans sa globalité. Il est constitué et influencé par plusieurs sphères : physique, psychologique, émotionnelle, sociale, énergétique et spirituelle. Ses environnements sont également pris en compte : l’environnement naturel, social, familial, professionnel etc.
L’approche naturopathique prendra donc en considération l’ensemble de ces éléments, qu’ils soient passés ou présents, afin d’établir un accompagnement adapté.
L’humorisme
Ce principe veut que l’état de santé (physique, psychique et émotionnel) passe par l’équilibre des humeurs. Il y en a 4 :
Le sang
La lymphe (ou le flegme)
La bile jaune
La bile noire
Ces humeurs sont des fluides corporels qui transportent nos déchets et peuvent s’encrasser s’il y a un dérèglement dans le processus d’élimination. Ce dérèglement peut notamment se produire au niveau des organes émonctoires, c’est-à-dire qui servent à l’évacuation des déchets. Les 5 principaux émonctoires sont : la peau, les poumons, les reins, le foie et les intestins.
Ainsi, en naturopathie, il est important de veiller au bon fonctionnement de ces organes et de l’évacuation des déchets via les humeurs, afin d’éviter un encrassement qui peut être une origine de troubles.
Le causalisme
En écho au principe hippocratique « Tolle causam », le causalisme a pour objectif de placer au premier plan de l’accompagnement la recherche et le traitement de la cause, voire la cause de la cause, du trouble et non ses symptômes.
L’hygiénisme
Les conseils en naturopathie font la part belle à l’hygiène de vie, c’est-à-dire un ensemble d’habitudes à adopter au quotidien afin d’améliorer naturellement son état de santé. Ces habitudes portent notamment sur : l’alimentation, l’hydratation, l’activité physique, le sommeil, l’activité sociale.
Ce que la naturopathie n’est pas
Bien que l’OMS catégorise la naturopathie comme une médecine traditionnelle, il est important de ne pas la confondre avec la médecine au sens légal du terme. La pratique de la naturopathie n’est pas de la médecine. En ce sens, un.e professionnel.le de la naturopathie ne peut pas :

Poser de diagnostic, émettre un avis médical
Interpréter un bilan biologique (sanguin, urinaire etc)
Prescrire de médicaments
Faire arrêter un traitement médical
Prendre en charge des urgences ou des pathologies nécessitant des soins immédiats
Prendre en charge des patients souffrant de troubles psychiatriques graves
La naturopathie est donc une approche complémentaire à la médecine allopathique et ne saurait s’y substituer.



Commentaires